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Le football à haut niveau provoque des troubles psychologiques

Crédits : macblack/Pixabay

Le football est le sport le plus populaire dans le monde. De nombreux jeunes rêvent de jouer pour une équipe professionnelle. Une enquête du syndicat mondial des joueurs (FIFPro) indique pourtant que tout n’est pas rose dans le monde du ballon rond pour les joueurs.

« Nous espérons que cette étude favorisera la prise de conscience et l’engagement des décideurs du football pour mettre en place des mesures pour que ceux qui présentent des troubles psychologiques ne se sentent plus seuls », explique le Dr Gouttebarge, directeur médical, dans un communiqué de la FIFPro.

Des cas de dépression recensés chez les joueurs de football professionnels

Une enquête de la FIFPro nous apprend que 38 % des 607 footballeurs en exercice en 2015 et 35 % des 219 anciens joueurs sondés seraient assujettis à la dépression et à l’anxiété. En 2014, une autre étude de la FIFPro donnait les chiffres suivants : 26 % chez les joueurs actifs et 39 chez les joueurs retraités.

« La dépression est d’une manière générale engendrée par la somme de traumatismes psychiques qui peuvent toucher la vie personnelle ou la vie professionnelle. Dans le football, il y a un vrai cercle vicieux autour de la blessure. La blessure affecte le joueur physiquement, crée de la concurrence sur son poste, l’empêche de s’entrainer pendant une période… et de fait le rend plus vulnérable à d’autres blessures » indique le Dr Cascua, intervenant au centre de formation du Paris Saint-Germain.

Crédits : brizmaker/iStock

La peur de la blessure

Cette recherche met en lien ces troubles psychologiques et les blessures sérieuses qui peuvent toucher les joueurs, les rendant indisponibles, les obligeant à une longue rééducation, les rendant plus fragiles physiquement, mais également frustrés de ne pas pouvoir jouer. Ainsi, les joueurs ayant subi plus de trois blessures sérieuses dans leur carrière ont deux voire trois fois plus de chance de développer ces troubles. Cette nouvelle étude est mondiale et intègre des statistiques provenant de France, d’Espagne, du Pérou, de Belgique, du Chili, du Paraguay, de Suède, de Suisse, de Finlande ou encore du Japon.

L’étude renseigne sur les troubles de l’anxiété et de la dépression, mais indique également qu’un quart des joueurs sondés sont atteints de troubles du sommeil. Enfin, 9 % des joueurs actifs abusent de l’alcool contre 25 % des retraités.

Les troubles psychologiques sont encore tabou dans le sport de haut niveau, et ce malgré les deux cas de suicide de footballeurs révélés en Allemagne (Robert Enke en 2009 et Andréas Biermann en 2014).

Le jeu de tête est lui aussi mis en cause

Au football, contrairement au rugby ou au football américain, il n’est en effet pas question d’aller « à la baston » ou de subir des chocs comparables, mais le jeu de tête semble quant à lui pointé du doigt.

Cette seconde étude en question a été menée par des chercheurs de l’Université de Stirling (Écosse) et publiée dans la revue EBioMedicine. Selon les résultats, il y a une possibilité de réduction des capacités de mémoire des joueurs à raison de 41 à 67 %, et ce pendant la journée suivant une séance de jeu de tête. Les tests ont été faits par le biais d’une série d’une vingtaine de coups de tête effectuée par une équipe de joueurs. Le ballon avait été à chaque fois propulsé par une machine simulant la frappe d’un corner dont la vitesse peut être d’ailleurs très variable en situation de match ou d’entrainement lorsque le corner est frappé par un joueur.

Crédits : master1305/iStock

« Nous avons constaté, juste après cette séance de coups de tête, une diminution des fonctions cérébrales et des capacités de la mémoire chez ces sujets » a indiqué une spécialiste écossaise des neurosciences, Magdalena Ietswaart, pour la BBC, avant d’ajouter : « Bien que ces affections soient temporaires et limitées dans le temps, nous pensons qu’elles peuvent affecter le cerveau à long terme. »

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