Une équipe de chercheurs étasuniens a ciblé un gène dans le cerveau de souris. En le désactivant, ils ont pu réduire l’attrait de ces animaux pour la nourriture et leur donner envie de faire davantage d’exercice. Ces recherches ouvrent la voie vers de nouveaux traitements contre l’obésité chez l’humain.
Un gène pour lutter contre l’obésité ?
Modifier le comportement alimentaire et physique de souris était l’objectif d’une équipe de chercheurs du Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development (NICHD). Dans leur étude publiée sur la plateforme JCI insight, les scientifiques disent avoir désactivé un gène dans le cerveau des souris. Ceci a généré une réduction de leur attrait pour la nourriture. Or, cette réduction s’accompagne d’une augmentation de la motivation pour faire de l’exercice. Les auteurs de l’étude envisagent aujourd’hui d’adapter ce genre de traitement aux humains.
Il faut dire que l’obésité est un véritable problème de santé publique. Différents facteurs peuvent entrer en compte comme les facteurs génétiques, environnementaux, etc. En effet, l’obésité peut occasionner des maladies cardiovasculaires (cardiopathies et accidents vasculaires), un diabète de type 2, des troubles musculo-articulaires (ex : ostéoarthrite) ou encore certains cancers (sein, colon). Or, pour ces chercheurs, la génétique pourrait contribuer à mettre au point de nouveaux traitements.
Une région méconnue du cerveau
L’habenula fait partie de l’épithalamus, la portion dorsale du diencéphale. Ce dernier intègre l’habenula, l’épiphyse et la strie médullaire. Or, cette région du cerveau est particulièrement mal connue. Néanmoins, le circuit neuronal habénulaire semble intéresser de plus en plus les scientifiques pour des applications concernant les addictions, la motivation, la dépression ou encore le processus de récompense. Le fait est que ce circuit neuronal subit l’influence du gène Prkar2a.
En 2012, une étude française avait déjà montré que l’altération du circuit neuronal habénulaire permettait à des souris de ne pas devenir obèses. Les chercheurs les avaient alors soumises à une alimentation très riche durant l’expérience. En ce qui concerne la récente étude du NICHD, l’altération du circuit visait à diminuer l’attirance des souris pour les aliments sources de récompense tout en les poussant à faire plus d’exercice.
S’agit-il ici réellement d’une piste pour lutter contre l’obésité chez l’humain ? Possible. Néanmoins, les thérapies ciblant ce circuit cérébral devront être menées encore assez longtemps sur les animaux avant d’envisager de les tester sur les humains. L’objectif est évidemment d’éviter les effets secondaires indésirables.
Toujours est-il que la pratique d’une activité physique quasi quotidienne est indissociable d’une santé de fer. Pour les plus récalcitrants, il ne tient qu’à eux de découvrir le ou les exercices sportifs qui les attirent, un peu comme les personnes qui disent abhorrer la lecture jusqu’à ce qu’un certain type d’écriture et/ou genre littéraire ne les fasse changer d’avis.