Vouloir entretenir et sculpter son corps est sans conteste une bonne chose. Toutefois, y dédier sa vie au quotidien pour avoir un corps le plus parfait possible relève d’une maladie psychologique : la bigorexie. Et malheureusement, ses conséquences sur la santé physique et mentale ne sont pas négligeables.
Une maladie connue depuis plus d’un demi-siècle
L’anorexie est un symptôme correspondant à une perte de l’appétit, tandis que la boulimie se caractérise par un rapport pathologique à la nourriture en termes d’excès. Saviez-vous qu’il existait également un trouble relatif à la dépendance à l’activité physique ? Il s’agit de la bigorexie. En 1970, le psychiatre étasunien William Glasser a identifié cette maladie et depuis 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la considère comme étant dangereuse. La bigorexie concerne donc logiquement les sportifs, mais surtout les adeptes des sports d’endurance ou de culturisme.
En 2019, une étude estimait que quasiment 6 millions de Français avaient un abonnement dans une salle de sport. Parmi ces personnes, il y a les accros (environ 4 %), c’est-à-dire ceux qui désirent avoir un corps parfait et le garder. La bigorexie touche très souvent de jeunes hommes pratiquant la musculation, le fitness, mais aussi d’autres sports tels que l’aviron ou le cyclisme.
Causes et conséquences
Cette dépendance à l’activité physique génère chez ces personnes un mal-être si l’activité en question n’est pas pratiquée chaque jour. Il faut savoir qu’elles organisent leurs journées en fonction de leurs séances de sport et ont bien souvent une obsession pour le poids et la performance. Les notions de perte de poids et de sculpture d’un corps parfait sont des éléments essentiels dans les cas de bigorexie. Les adolescents sont d’ailleurs plus propices à entrer dans cette spirale addictive, car durant cette période de doutes et de questionnements, l’anxiété prédomine et les émotions ne sont pas gérées avec assez de recul. De plus, la pandémie de Covid-19 a participé à l’augmentation de ce phénomène, prenant toujours une ampleur de plus en plus importante.
Seulement, voilà, cette dépendance peut causer des problèmes psychologiques et porter atteinte à la santé en général. Cela peut par exemple occasionner un épuisement général, des fractures, des tendinites, des déchirures musculaires ou encore un infarctus. Le fait est que beaucoup d’accros insistent pour continuer la pratique de leur sport malgré une blessure. Ceci peut par ailleurs impacter leurs relations sociales, familiales et professionnelles.
Au niveau des causes, il se pourrait que la dépendance soit boostée par la production d’endorphines. Celles-ci apportent une sensation de bien-être lors des séances de sport. D’autres causes possibles sont plutôt d’ordre psychologique : vide affectif, manque de confiance en soi, etc. Enfin, traiter la bigorexie est tout à fait possible au moyen d’une thérapie en psychologie du sport. Néanmoins, un risque existe, à avoir celui de remplacer cette addiction par une autre.